martes, 18 de diciembre de 2012

Chocolatina Jet.2.


Chocolatina Jet.2.

Bonjour et bon réveil avec « Tropicana Radio bouge tes fesses ».




Aujourd’hui, la Chocolatina Jet m’enseigne que je suis en ce moment une mine de cuivre. Une fois de plus, ce n’est pas un métal très précieux. Bien au contraire, on le trouve en abondance. Il est extrait des mines à ciel ouvert. Oui, à ciel ouvert. Je suis nue à ciel ouvert. Radiographiée de haut en bas. Les couches se dissipent. Aucune couverture possible. Pas même un nuage me fait de l’ombre.

Il faut que je mange encore combien de barre chocolatée pour trouver un truc intéressant ? Je ne sais pas moi: un soleil, une orchidée, une panthère. Un truc qui vaut le pet'.

Je regarde les images alignées à coté de mon bol de café.

J’ai les paupières lourdes. Le lit est en ce moment mon refuge. Et au petit déjeuner, je reste face à mes faiblesses. Je les examine une à une. Parfois, je m’en fais des oreillers. Je m’apitoie sur elles. Ou bien, je les enfile comme des perles pour m’en faire des colliers.

Petit à petit, elles me tiennent compagnie.

Comme des personnes familières que l’on côtoie. Qui vont, qui viennent et reviennent, à qui l’on rend visite et qui nous rendent la pareille.

Comme le cousin Denis ou la tante Thérèse, on prend de ses nouvelles, on lui dit bonjour et puis au revoir. On lui sert un petit apéritif. On sort les cacahuètes.

On ne se dit rien de spécial mais ça fait plaisir d’être en famille. On parle des voisins et des voisines ou bien du chien du voisin. Des proches et des lointains. Ou bien des derniers travaux effectués dans la maison, des commodités du nouveau supermarché installé au coin de la rue, de la difficulté de se garer dans le quartier.

On évite les jugements de valeur, les sujets qui blessent sur les uns sur les autres, non pas qu’on ait peur de passer pour une mauvaise langue mais tout simplement parce qu’on sait qu’ils sont comme ils sont. Qu’ils font ce qu’ils peuvent eux aussi pour nager dans la vie.

J’embrasse mes faiblesses chaque matin comme j’embrasse le tonton qui pique, la tata parfum d’antan, le cousin édenté, la sœur de la belle-sœur coquette…


Et je retire doucement le papier bleu d'une barre de Chocolatina Jet.

Chocolatina Jet.1.


Les arts divinatoires.

Aujourd’hui, je vous présente : la Chocolatina Jet.
 

La Chocolatina Jet est une petite barre de chocolat au lait. Elle est emballée dans un papier bleu et un papier sulfurisé (pour ceux qui n’ont pas de feuilles, sert aussi à rouler les pétards).  A l’intérieur se trouve une image. On peut coller ses images dans un album collector. C’est le travail des enfants. Ou bien on peut interpréter ces images comme on lit les arcanes du tarot, le marc du café, les rides des testicules de poulet.

L’image reflète donc votre météo intérieure, météo du jour, de la semaine, du mois…tout dépend de votre consommation de chocolat.

Exemple : mon tirage des dernières semaines.

1-   Je suis d’abord un herbivore préhistorique. Un truc inoffensif, informe, sans cerveau. Un machin qui bouffe de l’herbe qui n’existe même plus.

Moins qu’une vache, qui elle, si foule encore le sol de notre planète. Cela s’annonce bien.


2-    Je deviens ensuite une espèce de pou fossilisé encore plus inoffensif. Cette fois, je ne peux même plus bouger. Et moi qui rêvais d’épanouissement.





3-    C’est alors que se produit le miracle, vite avorté, il faut bien dire. Je tire une araignée et une deuxième. Coup du sort majestueux. Interprétation. Très personnelle évidemment : je vais tisser une toile avec un cher et tendre…et on va  finir par se bouffer. Ça promet.

 

4-    De mieux en mieux ou de pire en pire. Je deviens une opale. Cette fois je perds même ma qualité d’être vivant. Et ce n’est même pas une pierre précieuse, juste un truc bateau qu’on achète sur le marché.


 


5-    Et nous voilà aux balbutiements de l’humanité.C'est  l’australopithèque qui entre en scène. Il est couvert de poils. Et il traîne une bestiole derrière lui. Je suis le gibier ou le bonhomme tout nu? Que de questions existentielles!





6-    Serpent à lunettes. Cobra venimeux. Pas surprenant après tant de mois à chercher à être gentille. Faut pas déconner. Je vais t’envoyer mon venin, crachat au visage. Prends ça dans les dents!





7-    La lune planète des fous. Planète des gens aimés et perdus. Planète des femmes. Je retrouve peu à peu le goût du passé et rejoint ma solitude en même temps que ma singularité. Très ésotérique, tout ça.





8-    Et maintenant je suis un puits de pétrole. Il faudra creuser profondément dans la terre. Faire des souterrains pour retrouver l’énergie, le pétrole, le gaz  et ce sera alors le super combustible de ma nouvelle vie. Super super carburant 98 sans plomb… Ou bien ça me pètera à la gueule. Positif ou négatif, j'ai la machine à interpréter qui fatigue.


Creuse, creuse, ma fille, gratte, gratte les strates. Tout est là, enfoui, recouvert par des dizaines de couches qui n’ont rien laissé filtré pendant des années, des milliers d’années. Perfore, perfore le meilleur est à venir. Le meilleur est à l’intérieur, bien caché, c’est comme pour la salade, les endives et les Kinder surprise.


Merci la Chocolatina Jet ! Merci de m’enseigner tant de belles choses à prix réduit. Demain, je retournerai à l’Olimpica pour acheter un autre paquet et découvrir ta belle sagesse populaire au fil de tes images.

 
Comment ai-je pu vivre tant d’années sans toi ? Tu es mon phare dans la nuit. Dommage que ton chocolat soit si dégueulasse. Mais comme dit le proverbe : on ne peut pas tout avoir dans la vie. Il ne faut pas faire la difficile.

Merci les proverbes !


En attendant, l’autre tordu ne m’appelle pas. Je vais manger une barre de Chocolatina Jet pour deviner s’il arrive.

miércoles, 5 de diciembre de 2012

Imposture.


Imposture.
 
A bout de nerf, je tricote des pulls en laine acide.

La mauvaise mère n’est pas celle que l’on croit. Ça me donne froid aux liserons même quand j’ai les fontaines au chaud.

Entre les verres glacés, les manques m’apparaissent lisses et méchants.

Et quand je ne peux pas tout dire, quand la censure est trop forte, alors je para-dis.

En attendant, je m’étrangle avec ma biscotte récurrente.

Vite trouvez-moi une sortie de secours ! C’est comme un petit rectangle au fond d’un trou.

Et je le répète : éloignez de moi cette sorcière ou sinon quand elle sera vieille, je ne la doucherai pas.

On connait tous l’imposture et pourtant on y adhère comme un sparadrap sur une vieille croûte.

Je ne respire plus que par le petit trou de ma narine droite.

Et maintenant, j’ai la salière en bandoulière. Mes escalopes frémissent.

Les pommes de terre sont sèches. Les cafards sont trop cuits. La distance s’estompe.

Mon cœur vacille. Tachycardie des légumes verts.

C’est l’anaznamal, ce qui signifie qu’il  existe des idées noires qui deviennent rouges. En revanche, je ne suis pas d’accord avec les vieux préceptes.

Il y a encore des vœux qui restent inertes. Bon gré mal gré.  Et même si les nuages fondent comme des cordes, les moines ne préfèrent pas se serrer la ceinture.

Enfin les quatre pieds d’une chaise touchent le sol et cela me ravit.

Combien de temps faudra-t-il attendre pour que naisse la scolopendre ?
 
Il y a quelques semaines, je respirais tendrement au fond de mon lit lorsque les sanguinaires m’ont croqué les orteils. Depuis je n’ose plus être tendre, même avec mon matelas.

Heureusement, je restais sourde à leurs propos. Mais tout était si tendu qu’une larme me  sortit de la tempe.

A présent, je regrette un peu le temps des ermites accompagnés. Mais que voulez-vous les vieilles choses passent et les grues aussi.

On a tous du blanc d’œuf dans les yeux, même les fauteuils roulants se déguisent. J’en vois et j’en connais beaucoup.

Les tripes à l’oseille sont trop permissives aussi. C’est comme ça, il faut s’y résoudre.

Bien que. Les regrets mouillent plus que les remords.

Et même si l’eau ruisselle en sens inverse, on ne changera pas la chute des choses.

Il est bien normal que vous ne compreniez pas ce texte. Je suis si fatiguée d’expliquer ce qui me fait trembler.

J’en ai plein le crâne, et de mon nez sortent des petits filets de premier choix.

Je ne referai pas le monde.

Mais sans me contredire, je para-dis et l’émoi devient lourd.