sábado, 13 de diciembre de 2014

Un lit pour voyager.



Je suis couchée à côté de toi et ça me rend heureuse.

Chaque millimètre de ma peau est collé à ta peau et nous reposons sur le drap bleu.

Nous bouillonnons, emboîtés comme deux cuillères.

Ta respiration agite doucement le duvet de mon cou.

A nos pieds, de chaque côté, les chattes reposent comme deux sphinx.

Elles sont les petites sentinelles de notre temple.

Nous sommes si intimes sans nous connaître que mes frontières brûlent.

Les âmes jumelles quand elles se rencontrent s’encastrent, se dédoublent, se dupliquent, se confondent, s’amusent, se lovent, se complaisent, se balancent, se consolent, s’hébergent.

Je suis couchée à côté de toi et ça me rend heureuse.



En un flash, j’entre dans ton corps.

Je visite chaque arrondissement de ta métropole. Je monte et je descends le long de tes rues.

A chaque angle, je découvre un nouvel horizon.

A pas de fourmi, je contemple les vitrines une par une.

Je furette chaque recoin de ton être.

Je me trempe les mains dans l’eau de tes fontaines et je mouille les manches de mon pull.

Je me promène dans tes parcs et j’accompagne du regard les oiseaux de ton imagination.

Je monte sur la balançoire et je tangue à la force 4 jusqu’à ce que j’aie envie de vomir.

J’escalade la façade de tes monuments et d’en haut, j’admire le panorama.

J’étends la main pour attraper un nuage.

Je patine à toute vitesse le long de tes avenues illuminées. A couper le souffle.

Je m’immisce dans tes égouts et je navigue sur tes eaux noires.

J’explore ton dépotoir et je découvre ce que tu as rejeté, ce qui t’a fait souffrir, ce que tu ne veux plus revoir, ce que tu considères disgracieux, pourri, inacceptable, ce que tu détestes de toi-même, des autres, du système.

En un flash, j’entre dans ton corps et je voyage à travers ton âme. Sans phrases, sans explications. Seulement des images, seulement des sensations.

Dans ce lit, allongée à tes côtés, je ferme les yeux et je suis transportée très loin, à l’intérieur de toi, à l’intérieur de moi.

Avec mon aéroplane personnel, maintenant je survole des campagnes inconnues, des rivières tumultueuses, des abîmes insondables, des lagunes turquoise…



Et peu à peu, je sombre dans le coton narcotique de l’oreiller…

A demain Bébé.