martes, 10 de noviembre de 2015

45 (Ta Phin, Vietnam) versión español


 

In medias res


Percepción
Un día de caminata. Verde brillante. Paisajes grandiosos. Calor húmedo. Montañas esculpidas por los hombres. Arrozales en terrazas. El cuerpo se escurre. Al fin del camino, un pueblo: Ta Phin. Vietnam del Norte, cerca de la frontera con China. Bajar la calle. Ver una cobija de terciopelo rojo con flores colgada del techo en una tienda. Acercarse.

Unos días antes, sobre una cobija idéntica a esa, en medio de mis implementos de aseo, descubrí una llave. Una llave que abría la puerta de una habitación en un hotel de cuatro dólares por noche en Hanói.


Acción
Decisión 1. Tomar una foto de la cobija. Decimotercer día de viaje. 20 000 km. Sensación de haber recorrido medio mundo sin saber a dónde iba, y en tan solo un instante, sensación de haber encontrado lo que venía buscando. Este gran rectángulo rojo floreado. Imagen en pausa. Imágenes de la pausa.
Decisión 2. Inmovilizarse frente a la tienda y tomar fotos de todo lo que el zoom alcanzaría y de todo lo que vendría a mí.


Transmisión
La visión de una simple cobija provoca una acción (en este caso, la inacción) y yo confío en el potencial creativo de esta acción para generar imágenes. De ello se desprende una explosión de símbolos y conexiones que enriquecerá una mitología personal. Los motociclistas que me echan una mirada al pasar, los niños que se acercan, el pájaro enjaulado, la carne que se corta, los paraguas que se abren y se cierran, la basura que desborda, los zapatos cubiertos de polvo asumirán nuevos significados para satisfacer un deseo que no puede ser saciado.
Sin cesar, entrelazo el arte y la vida cotidiana, enredo lo público y lo íntimo.

Sagradamente.

Fab.LeB.01.11.2015.Bogotá.
 
 
*  Exposición de fotografías del 24 de noviembre al 15 de diciembre 2015. A6Manos. Calle 22#8-60.
 

45 (Ta Phin, Vietnam)


 
In medias res  


Perception
Une journée de marche. Verte éclatante. Paysages grandioses. Chaleur moite. Montagnes sculptées par les hommes. Rizières en terrasses. Le corps ruisselle. Au bout du chemin, un village : Ta Phin. Nord Vietnam près de la frontière chinoise. Descendre la rue. Apercevoir une couverture de velours rouge à fleurs accrochée à la devanture d’une épicerie. S’approcher.
Quelques jours auparavant sur une couverture identique à celle-ci, au milieu de mes affaires de toilettes, j’ai découvert une clé. Une clé qui ouvrait la porte d’une chambre dans un hôtel à quatre dollars la nuit à Hanoï.


Action
Décision 1. Prendre en photo la couverture. Treizième jour de voyage. 20 000 km. Sensation d’avoir parcouru la moitié du globe sans savoir où j’allais et puis, à cet instant, sensation d’avoir trouvé ce que j’étais venue chercher. Ce grand rectangle rouge fleuri. Arrêt sur image. Images de l’arrêt.

Décision 2. S’immobiliser en face de l’épicerie et prendre en photo tout ce que le zoom atteindra et tout ce qui viendra à moi.


Transmission
La vue d’une simple couverture déclenche une action (dans ce cas, une inaction) et je compte sur le potentiel créateur de cette action pour générer des images. Il s’ensuit un déchaînement de symboles et de connexions qui va enrichir une mythologie personnelle. Les motocyclistes qui me lancent un regard au passage, les enfants qui s’approchent, l’oiseau en cage, la viande qu’on découpe, les parapluies qui s’ouvrent et se ferment, les poubelles qui débordent, les chaussures couvertes de poussière vont revêtir de nouvelles significations pour assouvir un désir qui ne peut l’être.

Sans cesse, j’entrelace l’art et le quotidien, j’enchevêtre ce qui est public et ce qui est intime.

Sacrément.

Fab.LeB.01.11.2015.Bogotá.
*  Exposition de photographies  du 24 novembre au 15 décembre. A6Manos. Calle 22#8-60.