lunes, 15 de octubre de 2012

Aéroport.


Aéroport.


Un lieu de confluence. Des gens se confondent, se trouvent, s’égarent, se perdent à tout jamais, se séparent, se retrouvent. Des départs légers, d’autres à contre cœur. C’est la ligne de partage des eaux. Entre deux mondes, entre des centaines d’univers.

À chaque porte, une couleur de peau différente. Porte Lagos AV 21. Porte Nairobi, départ à 16h25 vol Air-France. Porte Bangkok, vol BGK 27. Des vêtements différents. Des familles différentes, mono parentales, familles nombreuses, célibataires, familles recomposées. Religions différentes. La latina sexy en short et talon aiguille. La qatarienne voilée. Des boubous, des sandales, des bottes, des anoraks…un point de confluence et une ligne de partage des eaux.

À chaque individu, une histoire. À chaque personne, un univers. Des halls vides, d’autres bourrés à craquer. Céramiques qui brillent sous les roues des chariots dans tous les aéroports du monde.

Une description bien banale.

Élevée à côté de la gare, je regardais les trains partir et je ne bougeais jamais. Ma mère vendait des journaux au relais tabac. Elle avait une paire de lunettes avec une seule branche. Virée du tabac journaux, elle s’est retrouvée à tenir le balai au milieu du hall. De nouvelles vendeuses plus jeunes avaient été embauchées. Plus belles, plus élégantes avec de jolies lunettes à deux branches.
Je jouais au milieu des allées, je courais entre les rangées de sièges en plastique. On ne bougeait pas, on ne voyageait pas. On se trouvait là, au milieu de la fourmilière, entre deux trains. En plein cœur de la zone de confluence. Mais en stand-by.


Aujourd’hui, j’écris sous la voûte de l’aéroport de XXXXX, demain à New York. Après-demain à Rio. Je prends un avion comme on prend le bus. Je fais le trajet Paris-Singapour tout comme avant, je faisais le trajet Appartement-Gare.
En pleine nuit, ma mère me portait sur son dos comme un baluchon. Jambes pendantes et yeux mi-clos. Je m’endormais un peu bercée par le rythme des pas. J’avais l’impression d’être sur le dos d’une grosse bête puissante. J’entendais son souffle et je voyais les petits nuages blancs sortir de sa bouche.

Je suis sous la voûte de l’aéroport de XXXXX mais avant tout, je suis sous la voûte du ciel.

No hay comentarios:

Publicar un comentario