viernes, 7 de noviembre de 2014

Journal de Compostelle.2.


Attention ! Texte en chantier ! Des carnets de notes sont encore en attente...


 
Journal de Compostelle.2.

18 juillet Saint Jean-Pied-de-Port- Roncevaux.

Réveil sableux à 5h. J’ai passé une sale nuit. Des plantes carnivores me mordaient les fesses et je ne pouvais pas m’asseoir sur les toilettes.

J’angoisse à l’idée de ne pas trouver à manger dans la montagne.

J’angoisse à l’idée d’avoir chaud, froid, tiède.

J’angoisse à l’idée de me faire foudroyer par un éclair.

J’angoisse à l’idée de rencontrer la bête du Gévaudan.

La liste des angoisses est aussi longue que le chemin.

Je petit déjeune avec les pèlerins. L’hospitalière est complètement folle. Elle nous engueule les uns après les autres et profite d’une langue que les étrangers ne comprennent pas. On croirait un sketch. Elle me retire le pain de la bouche. Evidemment, je faisais des réserves, la peur de la famine me taraude.

Je sors dans la rue. L’aube se lève. Mes pas sonnent sur les pavés. Premières foulées sur la grand route étoilée.

Je rencontre un Espagnol. On se raconte notre vie. Je suis sauvée !

Ce n’est pas « je pense donc je suis » qui s’applique chez moi mais plutôt « je parle donc  je suis. »

Je trouve de la nourriture, tout va bien.

Avoir deux jambes et se transporter est un luxe. Je le savoure

J’avale les kilomètres sans m’en rendre compte. On arrive au monastère. Tout est magnifique. Les soucis s’envolent.

Je suis heureuse et excitée comme une guêpe.

J’ai vu la réalité à travers mes lunettes noires puis roses comme d’habitude. Je connais le refrain par cœur et pourtant je me fais toujours prendre au piège des vrilles-estomac.

19 juillet Ronceveaux-Zubiri

A la sortie du village, je lis un panneau  Compostelle 760 km.  En un flash, la carte de géographie apparait sous mes yeux.  Une ligne interminable, incommensurable. Je sortirais bien du rail.

Je voudrais être déjà arrivée et déballer le cadeau de noël, tout de suite, maintenant, comme une petite fille capricieuse.

L’Espagnol maintenant se plaint à chaque foulée. Il m’énerve. Il veut parler et marcher à côté de moi alors qu’il n’y a pas de place sur le chemin pour deux.

Quand la faiblesse des autres me sert à dépasser les miennes, je la reçois les bras ouverts, sinon elle m’embarrasse comme une valise trop lourde.

Je pars seule, je vole.

Je traverse des forêts magnifiques. Je ne serais pas surprise  qu’un gnome surgisse, me fasse un pied de nez et se cache sous un arbuste.

C’est une forêt enchantée où l’on  pendait les sorcières.

Je suis l’invitée d’un chapitre de Tolkien. Encore quelques foulées et j’appartiens au mythe.

je deguste mon pain sous un arbre, des courbatures dans les jambes. c’est l’alliance des trois qui me fait entrevoir le paradis.

Je rencontre un jeune italien. Il m’explique qu’il vit un amour non partagé. Je lui dis de changer de crèmerie …du haut de son jeune âge, il me répond que l’amour est mystérieux et ne se commande pas. Il me laisse pensive.

J’arrive à l’auberge. Je fais ma popote…

Je croise une blonde platine en pantalon rose moulant, ultra maquillée avec des immenses boucles d’oreille. On n’a pas dû préparer notre sac de la même manière.

Dans le soir, je croise l’espagnol qui marche millimètre par millimètre.

Voûte plantaire recouverte d’ampoules. Je le surnomme avec malice « Nike air ».

Je n’ai mal nulle part. Je bois un litre de bière et je dis Merci Arnica. Je fais ma fière.

je me repete pour me bercer : Fais confiance !

Extinction des feux dans le dortoir. Les plantes carnivores ne pointent plus le bout de leurs dents.

 

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