miércoles, 26 de septiembre de 2012

Salle d'attente.3.


Salle d’attente. 3






L’attente se fait de plus en plus longue. Les tics et les tremblements reprennent de plus belle. Au fil des heures, elle se transforme en pantin désarticulé. Les cigarettes et les camomilles n’ont plus le même émoi. C’est la débâcle et la grande détresse. De femme d’action, elle est passée à femme passive. Brusque changement de cap.

Savoir que quelqu’un l’aime sur cette planète, la certitude s’est évanouie. Après une libération de quelques semaines, voici le méga stress de nouveau à l’attaque. Le sentiment de crever là toute seule au fond des draps l’entorlope doucement ou la prend avec furie en tenaille. Ce n’est plus un loup mais plutôt un vilain cafard tout noir, tout moche, tout sale et tout pourri.

Le téléphone seul pourrait la délivrer de ses affreuses pattes. Mais voilà le téléphone a décidé de ne pas sonner. Il fait la grève le téléphone. Il en a ras le bol. Il se sent usé, fatigué, impropre, abusé. Alors il reste là, à son poste, sur la table de nuit, muet. Muet comme une tombe. Tant pis pour elle si elle a mal se dit-il. Faut bien qu’elle apprenne. Ça ne pouvait plus durer ces histoires-là. Et puis je ne pouvais plus servir d’intermédiaire. De bouche-trous, de bouche-évier qui refoule, de ramasse-cœur en miettes, de rattrappe-fisssures, de range-bordel, de rapproche-solitude.

Voilà c’est tout ce à quoi il pense, le téléphone, dans son infini sagesse d’objet. Alors il se tait et il reste là. Tranquille. Lui, il a pris sa décision. Et elle à côté, elle crève, à petit feu de minutes en minutes. Mais elle a compris, elle est d’accord. Elle ne lui en veut même pas. Elle écoute son non-dit. Il a raison après tout ce téléphone.

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